Frémissement sur les consommations de gaz naturel et d’électricité
La consommation totale de gaz naturel en France sur le réseau de GRTgaz a augmenté de 8,1 % en 2015 (421 TWh) par rapport à 2014 en données brutes et de 3,4 % (435 TWh) en données corrigées du climat. C’est ce qu’indique le premier gestionnaire de transport de gaz français, dans son dernier bilan annuel présenté en janvier.
GRTgaz précise que hors production d’électricité des centrales au gaz, la demande industrielle demeure stable (+ 0,15%, à environ 120 TWh), revenant à son niveau de 2013. Le retour de la demande en gaz des centrales électriques en 2015 (les 12 cycles combinés sur le réseau du GRT ayant repris du service l’an dernier) a cependant boosté le segment des clients industriels, selon la nomenclature de GRTgaz (+10,8%, à quelque 150 TWh). GRTgaz signale également que 4,4 TWh de consommation de gaz sont liés aux conversions d’installations de clients industriels du fioul vers le gaz, des installations industrielles désormais reliées au réseau de transport.
La substitution du charbon par le gaz naturel dans la production d’électricité a permis d’éviter 7 millions de tonnes de rejets de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. De même, la conversion d’installation au fioul en gaz naturel a empêché le rejet de 380 000 tonnes de CO2. Ces deux éléments montrent bien que le gaz naturel participe largement à la nécessaire transition énergétique vers des énergies moins carbonées, telles qu’entérinées lors de la COP21 en décembre à Paris.
GRTgaz signale, en outre, que c’est la forte baisse des prix du gaz (divisés par deux en deux ans sur le marché de gros) qui est l’un des facteurs de ce mouvement. Et cette tendance se poursuivra.
De même, un frémissement est constaté du côté de l’électricité. RTE, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité a présenté le bilan de l’année 2015, début février. La consommation d’électricité brute en 2015 (+2,2%) a connu de fortes variations, avec une hausse de 2% en juillet 2015 par rapport à juillet 2014, en raison d’un épisode caniculaire, et une baisse de 10% en décembre 2015 (par rapport à décembre 2014), en raison de températures de 3°C au-dessus des normales saisonnières. Corrigée des aléas climatiques, la consommation de la France métropolitaine progresse de 0,5% à 476,3 TWh.
La consommation du secteur industriel est similaire aux trois dernières années avec 67,6 TWh, masquant des dynamiques contrastées selon les secteurs d’activité, insiste RTE. Ainsi, certains secteurs voient leur consommation reculer. C’est le cas du secteur de la chimie (-1,3%), de la sidérurgie (-2,3%) et du secteur papier carton (-4,1%), confronté à la concurrence croissante des supports numériques. À l’inverse, d’autres secteurs affichent une progression : la construction automobile (+5%) se rétablit après plusieurs années de baisse et la métallurgie (+5,6%), profite toujours de la bonne dynamique de la filière aéronautique.