Pas de sortie de route pour le solaire, elle « stocke »
On connaissait la route photovoltaïque de Colas, actuellement testée dans un village de l’Orne. Désormais, il faudra aussi compter avec la route solaire (thermique) d’Eurovia. Baptisée PowerRoad, ce dispositif consiste à intégrer, dans la partie superficielle de la chaussée, des tubes — recyclables — dans lesquels circule un fluide caloporteur. Un peu sur le modèle du chauffage à basse température par le sol.
Une route multifonctions
Ce système solaire a plusieurs fonctions. En hiver, il produit de la chaleur qui peut être utilisée différemment, selon qu’on se trouve en zone urbaine ou rurale.
Dans le premier cas, les thermies peuvent être collectées pour chauffer des bâtiments. Le tiers des besoins en chaleur d’un éco-quartier de 75 000 m² pourraient être couverts par 5 km de voiries ainsi équipées, estime l’industriel. Dans les régions isolées, PowerRoad peut tout simplement contribuer à déneiger ou déverglacer les chaussées équipées.
Rafraîchir la ville en été
En été, c’est l’inverse. En captant l’énergie solaire, le système mis au point par la filiale de Vinci refroidit les couches supérieures de l’enrobé, participant ainsi au « rafraichissement » de la chaussée, atténuant du même coup l’effet îlot de chaleur en zone urbaine.
Un premier démonstrateur a été mis en service en juillet dernier. Situé sous la voie d’accès du parking poids lourds de la gare de péage d’autoroute de Saint-Arnould (78), le dispositif de 500 m² permettra de chauffer, avec l’aide d’une pompe à chaleur, le rez-de-chaussée d’un bâtiment d’accueil de la clientèle de Cofiroute.
Le potentiel énergétique de cette innovation est considérable. La France est parcourue de 6 000 km² de routes qui pourraient être transformées en autant de capteurs solaires.