Les trois informations à retenir du bilan énergétique français 2016
Comme chaque année, le gestionnaire du réseau électrique RTE a publié son bilan de la production électrique française. Un aperçu global qui permet de chiffrer les grandes tendances électriques de l’année. Que faut-il retenir de cette étude ?
Une stabilisation de la consommation annuelle d’électricité
2016 a été une année bissextile. Un jour de plus, ce n’est pas négligeable sur la consommation nationale d’électricité. Mais cette journée supplémentaire n’explique pas seule l’augmentation de 1,5 % de la consommation en 2016. Pour l’expliquer, RTE pointe la baisse de la température moyenne : – 0,8 °C par rapport à 2015. Avec un hiver plus frais, les consommations des chauffages ont logiquement augmenté.
Ces fluctuations climatiques empêchent de faire une véritable comparaison d’une année sur l’autre. Pour confronter efficacement les chiffres, RTE corrige ses données en prenant comme référence une moyenne de températures représentatives de la décennie. De la même façon, le bilan annuel est ramené à 365 jours. A l’issue de la pondération de ces différents critères, il en ressort que la consommation globale est plutôt stable (473 TWh en 2016 contre 476 Twh en 2015), et ce, pour la sixième année consécutive.
Année record du nombre de réacteurs nucléaires en arrêt
Vingt-et-un réacteurs nucléaires ont été stoppés au mois de novembre 2016. Une première qui est dû aux contrôles, mandatés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, et aux différents programmes de maintenance. Un mois plus tard, quinze réacteurs étaient encore en arrêt. Ces interruptions ont diminué de 7,9 % la production d’électricité à base d’uranium. Elle représente en 2016 384 térawattheures (TWh), soit 72,3 % de la production totale. C’est 4 % de moins qu’en 2015 et le plus bas niveau depuis 1992.
Pour compenser cette baisse, les centrales à gaz ont été mises à contribution. Leur production a représenté 35,3 TWh, soit une augmentation de 60,8 % sur l’année ! Dans le même temps, l’activité des centrales à fioul et à charbon a respectivement diminué de 13,1 % et de 15,4 %.
Source : Bilan électrique 2016, RTE
Plus de 2 GW d’énergies renouvelables installés dans l’année
C’est plus exactement 2 200 mégawatts (MW) de production à partir d’énergies renouvelables qui ont été installées, soit + 1,3 % par rapport à 2015. Si ce chiffre regroupe les centrales hydroélectriques, éoliennes, solaires ou biomasse, on observe de grandes disparités entre ces différentes énergies.
L’hydroélectricité, qui s’élève à 12 % du mix énergétique, représente toujours le plus grand parc mais les zones d’installation sont déjà majoritairement exploitées. La progression s’est principalement faite sur l’installation de nouvelles éoliennes : 1 345 MW installés en 2016. Cela porte le parc total à plus de 11,7 gigawatts (GW), soit 78 % de l’objectif fixé pour 2018.
Du côté des bioénergies, l’objectif est d’ores et déjà atteint avec 1 918 MW installés. Elles ne représentent toujours que 1,5 % de la production totale mais constituent la deuxième croissance la plus rapide, juste derrière l’éolien.
Quant au solaire, ses capacités atteignent 6 772 MW sur le territoire, une progression de plus 9 % par rapport à 2015 représentant deux tiers de l’objectif national fixé pour 2018.
En termes de production, pas moins de 19,6 % de la consommation a été couverte par les énergies renouvelables. Leur production globale a augmenté de près de 5 % par rapport à 2015 avec : + 11,3 % pour le solaire, + 8,2 % pour l’hydroélectricité. En revanche, la production de l’éolien a diminué de 1,8 % en raison de conditions météorologiques moins favorables.
Source : Bilan électrique 2016, RTE
Source : Bilan électrique 2016, RTE.