Tout comprendre à la Blockchain appliquée à l’énergie
Blockchain. Le terme est à la mode et suscite un enthousiasme certain, mais le concept qu’il recouvre est parfois méconnu voire même, pour certains, encore mystérieux. A l’origine, la Blockchain est l’infrastructure informatique qui accompagne le bitcoin, monnaie alternative apparue en 2009 et générée automatiquement par un algorithme, sans intermédiaire.
Un environnement transparent
La blockchain constitue une base de données sur laquelle peuvent être stockés tous types de transactions et de données. Chaque utilisateur du système en a une copie sur son ordinateur. C’est donc un environnement parfaitement transparent. Sa force ? La blockchain est totalement sécurisée et infalsifiable. Dès qu’un échange a lieu, le système le range dans un bloc et attribue à ce dernier un identifiant (chiffres et lettres). Une partie est aléatoire, l’autre doit répondre à certains critères. La puissance de calcul de tous les ordinateurs du réseau est alors mise à contribution pour trouver cet identifiant et ainsi valider le bloc. Celui-ci vient alors s’ajouter à ceux précédemment validés, créant ainsi une chaîne de blocs (blockchain) interdépendants et dont le contenu est impossible à manipuler.
Au-delà des applications financières…
C’est tout naturellement le monde financier qui s’est d’abord intéressé à ce mécanisme mais d’autres applications ont vite émergé : propriété intellectuelle, certification de diplômes, vote, assurances, etc. Car, au fond, la blockchain n’est qu’un contenant qui permet de valider et de stocker toute sorte d’information transitant d’une personne à une autre.
… des applications dans le secteur de l’énergie
Des habitants d’une rue de Brooklyn, à New York, ont compris qu’ils pouvaient se servir de la blockchain pour transmettre à leurs voisins le surplus d’énergie captée par les panneaux solaires de leurs immeubles (projet Transactive Grid). Les panneaux sont reliés, par des capteurs, à des compteurs intelligents connectés à une blockchain permettant de suivre précisément et de manière fiable productions et transactions.
Une crypto-monnaie, SolarCoin, a même été lancée en 2014 par la société Lumo pour récompenser les particuliers ou les entreprises pour l’énergie qu’ils produisent ou qu’ils consomment. Un système qui permet aussi de certifier l’origine « verte » de l’énergie échangée.
En octobre dernier, Bouygues Immobilier, associé à Microsoft, a à son tour annoncé un projet de blockchain pour l’échange de ressources photovoltaïques dans le quartier Lyon Confluence. A la même époque, ENGIE distinguait le projet EcoCoin, lors de son hackathon Hack 4 Energy à Amsterdam. Basé sur de l’intelligence artificielle combinée à l’utilisation de blockchain, celui-ci permet à des producteurs d’énergie, qu’ils soient des particuliers ou des entreprises, de revendre leurs surplus de production.
Le Groupe teste dans l’Yonne un réseau de compteurs d’eau connectés à travers une blockchain. Le système permet de détecter des fuites, d’en alerter le consommateur et de déclencher automatiquement l’appel à un dépanneur.
Autoconsommation, pilotage automatisé… les perspectives sont prometteuses
Si ces expériences ne sont pour l’heure qu’à l’état de projets-pilotes, elles ne laissent pas moins percevoir l’étendue des possibilités qu’offrirait l’utilisation de la blockchain dans le domaine de l’énergie : achat/vente d’énergie, facturation, suivi et maintenance de compteurs intelligents, délivrance de certificats Garantie d’Origine, etc. La blockchain peut ainsi favoriser la production et l’autoconsommation collective et aller jusqu’à assurer un pilotage automatisé de systèmes énergétiques décentralisés.
Si le système blockchain fait l’objet de toutes les attentions, c’est aussi parce qu’il permet des gains économiques non négligeables. Il est en effet un excellent outil de gestion des énergies, assurant traçabilité, intégrité et sécurité des échanges, connaissance fine des usages, accès facile aux données ; le tout sans avoir à passer par un organisme central ou tiers de confiance.