Comment vos déchets peuvent-ils être source d’énergie ?
La valorisation des déchets s’inscrit dans le cadre d’une économie circulaire qui vise à limiter le gaspillage des ressources et l’impact environnemental des activités économiques. Les déchets peuvent être recyclés, pour une réutilisation comme « matière première », ou, dans le cas de matières organiques, traités pour produire du biogaz qui représente une source d’énergie alternative et durable.
La méthanisation : un processus naturel
Développée dans les années 80, la méthanisation est un procédé en pleine expansion dans toute l’Europe. En quoi consiste-t-il ? Les matières organiques, comme les ordures ménagères, les boues de station d’épuration, les déchets végétaux, ou les résidus du secteur agricole et agro-alimentaire, permettent, par fermentation, de produire du biogaz. Une fois épuré, celui-ci peut être utilisé pour fournir de la chaleur, de l’électricité ou encore des carburants.
Plus concrètement, le biogaz est produit naturellement par la fermentation anaérobie des matières organiques, autrement dit par une décomposition de matières putrescibles par des bactéries qui agissent en l’absence d’air. Ce biogaz comporte, entre autres, du méthane, le même que celui contenu à plus de 90 % dans le gaz naturel fossile.
Une production de biogaz industrialisée
Une centrale de méthanisation des déchets comprend des cuves fermées, appelées réacteurs, fermenteurs ou digesteurs, qui fonctionnent à une température de 35 °C. Dans les réacteurs les plus récents, la méthanisation dure quelques jours et produit du biogaz à hauteur de 1 à 10 mètres-cubes par jour et par mètre-cube de déchets.
L’échelle de ces unités de production est très variable selon qu’elles sont opérées par des collectivités, des agriculteurs ou des industriels.
De nombreuses applications
Le biogaz peut être brûlé pour produire de la chaleur, de l’électricité, ou les deux, dans une unité dite de cogénération. Après avoir été épuré et odorisé, il peut également être injecté dans le réseau de gaz de ville et consommé : on parle alors de biométhane. La première expérience de ce type en France, pilotée par ENGIE, date de 2015 et a permis d’alimenter, à partir de déchets ménagers, une usine de fabrication de tuiles.
Aujourd’hui, 26 sites de production de biométhane destiné à être injecté dans le réseau sont opérationnels dans l’Hexagone. Cela représente aujourd’hui seulement 0,05 % de la consommation totale en France mais l’objectif fixé est de 10 % d’ici 2030. Et pour les industriels non raccordés au réseau, le biométhane peut être livré sous forme liquéfiée, on parle alors de GNL porté ou de détail. ENGIE est précurseur dans ce domaine : le Groupe fournit ainsi à l’entreprise de chimie CHRYSO du biométhane liquéfié (BioGNL) issu des boues d’une station d’épuration, à Valenton (94).
Le biogaz sert également de carburant aux véhicules GNV (gaz naturel véhicules). Les stations de bio-GNV permettent de fournir aux taxis, aux flottes de camions et véhicules utilitaires, et aux flottes de bus un carburant respectueux de l’environnement, produit à près de 70 % à partir d’énergies renouvelables.