Gazelec 2015 : révolution en cours, hésitations du marché
Bruno Bensasson, Executive Vice President en charge des Energies Renouvelables et Président Energie France ENGIE ENERGIE EUROPE, a ouvert le Congrès Gazelec 2015. L’occasion pour le représentant d’ENGIE, sponsor principal du rendez-vous annuel des acheteurs et des fournisseurs de gaz et d’électricité, de donner sa vision de ce secteur.
Bruno Bensasson a été direct : « A bien des égards, l’année 2015 s’annonce comme une année charnière : promulgation – en France – de la Loi pour la Transition Energétique et pour la Croissance Verte, ouverture de la 21ème Conférence des Nations Unies sur le Climat. Le mot de « transition » est sans doute trop faible pour décrire la révolution qui est à l’œuvre dans notre secteur ». Et de citer les révolutions technologiques, le choc économique (avec des prix bas historiques des cours du pétrole et des prix de gros de l’électricité), la modification des préoccupations sociétales et l’évolution du cadre régulatoire.
Néanmoins, le représentant d’ENGIE a souligné le « contraste », plus de 10 ans après l’ouverture des marchés de l’énergie, « entre la rapidité des bouleversements économiques, technologiques et sociaux intervenus et la timidité avec laquelle les marchés de l’électricité se sont ouverts, à l’amont comme à l’aval ». A l’amont, la production d’électricité demeure largement fermée, a-t-il insisté, même si ENGIE tire son épingle du jeu, avec une forte base hydraulique et une pole position dans l’éolien et le photovoltaïque. A l’aval, si sur la fourniture de gaz naturel le marché est actif, ENGIE perdant logiquement des clients, mais en regagnant sur des offres de marché, « grâce au travail mené pour réduire les coûts de nos activités et nous différencier par la qualité du service associé », il n’en va pas de même sur le marché électrique. « Une étape importante se joue évidemment cette année avec la fin des tarifs Vert et Jaune, un an après le gaz, » insiste Bruno Bensasson.
« A ce jour, environ 50 000 clients ont basculé dans les offres à prix de marché. »
Et sur ce segment des tarifs réglementés électriques non professionnels, il y a encore beaucoup à faire. Ainsi, Julien Tognola, de la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) du Ministère de l’Energie, a signalé : « A ce jour, environ 50 000 clients ont basculé dans les offres à prix de marché. C’est un bon signal, mais le plus dur reste à faire. » Et le représentant d’ERDF, Philippe Morin, de compléter en indiquant que 30 000 demandes sont prêtes pour une bascule au 1er novembre et 6 000 au 1er janvier ; ce qui laisse encore beaucoup de clients n’ayant pas encore anticipé la bascule sur quelques 450 000 concernés. Christophe Leininger, de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), observe « des flux pas très élevés de changement de fournisseur » et craint qu’il y ait « des milliers de sites à gérer » le 30 juin 2016, après la fin de l’offre transitoire, déjà prévue (et plus coûteuse que le « tarif »).
Bruno Bensasson de son côté, a rappelé que « pour l’ensemble des clients concernés, c’est une formidable opportunité de négocier des contrats plus clairs, plus adaptés à leurs besoins, véritablement optimisés. C’est pourquoi ENGIE s’est pleinement mobilisé. Nous sommes aujourd’hui en ordre de bataille pour accompagner les entreprises et les collectivités locales dans ce passage vers les offres de marché. »
Et le responsable d’ENGIE de conclure, que le Groupe a « l’ambition d’être reconnu comme un apporteur de solutions globales et innovantes, comme un véritable « architecte énergétique », apportant des réponses industrielles et commerciales aux défis énergétiques du monde actuel. »