Le tout renouvelable, c’est possible ?
Pour la 4e fois en 14 ans, l’association Negawatt a remis sa copie. Et les conclusions de ce réseau d’experts et de scientifiques restent inébranlables : à l’horizon 2050, la France pourrait ne plus consommer que de l’énergie d’origine renouvelable. Ce qui suppose quelques évolutions.
À commencer par la consommation d’énergie. Selon l’étude publiée le 25 janvier, densification des villes avec des éco-quartiers, rénovation du parc immobilier tricolore, adoption de bonnes pratiques et acquisition d’appareils sobres permettront de diminuer de moitié la demande d’énergie en 3 décennies.
Simple : plus les villes sont denses, plus les besoins en mobilité diminuent. Et donc, la consommation en énergie, voire en électricité, si l’on électrifie le parc auto et les transports publics.
200 GW éolien et solaire
Les centrales nucléaires ayant été arrêtées, l’électricité sera produite par un parc éolien et photovoltaïque de 200 GW : 13 fois la puissance installée actuelle. Une partie de l’énergie sera stockée sous forme de gaz, grâce à un grand programme d’installation de méthaniseurs agricoles et de systèmes de gazéification et de méthanation.
Selon ses promoteurs, la mise en œuvre du programme Négawatt coûterait environ 1 160 milliards d’euros en 35 ans, « soit l’équivalent de 6 mois de PIB national ». Mieux, il serait fortement créateur d’emplois. L’association estime à 380.000 le gain net en emplois, entre 2017 et 2030, de son scénario par rapport à un scénario tendanciel.
Devis à la baisse ?
Le montant de ce devis pourrait être revu à la baisse. Le même jour, l’Ademe publiait une étude sur le coût des énergies renouvelables françaises, à l’occasion des Assises européennes de la transition énergétique.
Calquant sa méthodologie sur celle de l’agence internationale de l’énergie, le bras séculier du ministère de l’environnement a établi les coûts de chaque source de production renouvelable d’électricité, de chaleur et de carburant, en prenant en compte ses différentes composantes : construction, exploitation, financement du risque de l’investisseur.
Tout compris
Sans surprise, l’éolien terrestre, technologie mature, apparaît comme l’une des filières électriques les plus compétitives. Selon les modèles de turbine, le gisement de vent et les coûts de financement, le coût de production oscille entre 57 et 91€/MWh. En mer, le coût du MWh est d’environ deux fois supérieur.
Le prix du MWh des centrales photovoltaïques au sol varie de 74 à 135€. Pour les installations en toiture, le montant de la facture oscille entre 164 et 407 €/MWh pour les installations intégrées au bâtiment, et entre 155 et 334 €/MWh pour les installations surimposées.
Les techniques évoluant et les rendements progressant, des baisses sensibles de coûts sont prochainement attendues, annonce l’Ademe. D’ici à 2025, le prix du MWh éolien terrestre pourrait diminuer de 10 à 15%, et d’un tiers pour l’électron éolien produit en mer. Grâce à l’amélioration des processus de fabrication des panneaux et à l’accroissement du rendement énergétique des modules, les coûts du photovoltaïque devraient baisser d’une trentaine de pourcents vers 2025.
De quoi accélérer encore la transition énergétique ?