Stockage du gaz naturel : comment s'opère-t-il en France en 2025 ?

Le gaz naturel alimente bon nombre de foyers et d’entreprises françaises. Mais comment sont gérés son approvisionnement et son stockage ? Quels sont les enjeux stratégiques et environnementaux qui y sont liés ? ENGIE résume tout ce qu’il y a à savoir sur le stockage du gaz naturel dans cet article.

Le stockage du gaz naturel en France : pourquoi est-ce essentiel ?

Le stockage du gaz concourt à la sécurité d’approvisionnement du consommateur final. La gestion des stocks par les opérateurs de stockage et par les fournisseurs de gaz permet d’adapter la fourniture à la demande.

Le rôle du stockage dans la sécurité énergétique

Le stockage du gaz naturel joue un rôle important dans la sécurité énergétique de la France. Cette ressource est indispensable pour répondre aux besoins en énergie des ménages, des entreprises et des collectivités, notamment lors des pics de consommation en hiver. En effet, contrairement à l’électricité, de gros volumes de gaz peuvent être stockés.

Le stockage permet de pallier les fluctuations de l’approvisionnement mondial, souvent soumis à des tensions géopolitiques ou aux conditions techniques des réseaux de distribution.

C’est un maillon indispensable pour assurer l’équilibre énergétique national.

Les opérateurs de stockage sont soumis aux exigences de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et à une réglementation stricte qui garantit que les capacités nationales sont exploitées de façon optimale. L’objectif étant de veiller à la sécurité de l’approvisionnement tout en assurant un juste tarif pour le consommateur et une juste rémunération pour les gestionnaires.

Les différentes techniques de stockage du gaz naturel

Le stockage souterrain

Le stockage souterrain est privilégié, quand il est réalisable, car il représente le moyen technique le plus efficace, le plus économique et le plus sûr pour répondre à la demande en gaz. Le principe de cette technique de stockage est d’exploiter des structures géologiques à des profondeurs de plusieurs centaines de mètres sous le sol, en y injectant le gaz sous pression pour le conserver jusqu’à sa distribution.

Différentes formations géologiques existent :

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Les cavités salines : Ces cavités sont créées par la dissolution à l’eau douce de roches sédimentaires faites de couches de sel. Ce lessivage forme ainsi un espace souterrain artificiel de grand volume (jusqu’à un million de m3). Ces cavités bénéficient d’une imperméabilité naturelle permettant le stockage du gaz sans fuites, et offrent des conditions d’injection et de soutirage du gaz rapides et flexibles. Ce mode de stockage est privilégié pour répondre aux besoins importants en énergie, lors des pics de consommation notamment.

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Les nappes aquifères : Ces structures géologiques sont faites de roches poreuses remplies d'eau, protégées par une couche imperméable formées par des millions d’années de sédimentation. Le gaz y est injecté sous pression, poussant l’eau vers l’extérieur et prenant sa place. Ce type de stockage offre l’avantage de stocker de grandes quantités de gaz à proximité des zones de consommation, facilitant ainsi la logistique de distribution.

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Les réservoirs déplétés : Ces anciens gisements d’hydrocarbures naturellement imperméables, formés pendant des millions d'années, sont adaptés au stockage du gaz. Néanmoins, le soutirage se fait de façon continue et lente. Il n’y a pas de flexibilité pour s’adapter à la demande.

Le stockage aérien

Le stockage aérien est un moyen supplémentaire de conserver du gaz naturel pour répondre aux besoins des consommateurs. Complémentaire aux réservoirs géologiques, il a pour particularité d’avoir des volumes plus modestes mais plus accessibles.

Ainsi, cette technique de stockage en surface comprend :

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Les réservoirs de gaz : Le gaz est conservé à pression atmosphérique dans ces réservoirs. De forme cylindrique, leur capacité de stockage est comprise entre 500 et 10 000 m3. Ils permettent une grande flexibilité et un accès immédiat pour les besoins des consommateurs. Ce type de stockage nécessite une surface importante et des dispositifs de sécurité par rapport aux risques de fuites et d’explosion.

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Le stockage du gaz naturel liquéfié : Les cuves de GNL sont remplies de gaz à pression atmosphérique, conservé sous forme liquide à une température d’environ -161 °C. Les réservoirs GNL sont cylindriques ou sphériques et verticaux, placés à proximité des terminaux méthaniers pour réceptionner le gaz liquéfié transporté par les navires méthaniers. Ces cuves requièrent une conception thermique spécifique pour maintenir le gaz à l’état liquide.

Où est stocké le gaz naturel en France ?

En France, trois opérateurs de stockage du gaz naturel (STORENGY, Teréga et Géométhane) se partagent la propriété et la gestion de 16 sites. La répartition entre nappes aquifères, cavités salines et gisements déplétés, offre la possibilité de bénéficier des avantages de chacun des modes de stockage (volume de stockage, rapidité et flexibilité de soutirage, proximité).

Ces 16 sites sont répartis sur le territoire français comme suit :

4 sur le quart sud-est (départements 01, 04 et 26) ;
2 sur le quart sud-ouest (départements 32 et 40) ;
9 dans le centre nord et autour du bassin parisien (départements 37, 41, 51, 60, 77, 78, 95) ;
1 à l’extrémité nord-est (département 54).

En 2024, les chiffres des capacités de stockage nationales sont de 11,7 milliards de mètres cube de gaz naturel (132 TWh) représentant pour 2023 36 % de la consommation annuelle française dont 48 % du stockage sont puisés pour la consommation hivernale

Avantages et défis du stockage du gaz naturel dans le contexte économique actuel

Le stockage comme outil de stabilisation des prix

La France importe la quasi-totalité de sa consommation. Le stockage est donc primordial pour équilibrer l’offre et la demande, en constituant des réserves à la belle saison quand la consommation de gaz est faible, pour pouvoir utiliser cette énergie en hiver lors des pics de demande.

C’est pour garantir cette sécurité d’approvisionnement continuellement que la loi française impose aux fournisseurs un remplissage minimal de 85 % des capacités souscrites, au 1er novembre de chaque année. Cette régulation, surveillée de près par la CRE, vise à maximiser les remplissages des stockages tout en veillant à la stabilité des prix.

La volatilité des coûts suite aux tensions géopolitiques, avec notamment le conflit russo-ukrainien, a ainsi pu être limitée grâce à la stratégie de stockage obligatoire mise en place par le gouvernement, en collaboration avec la CRE.

Les réserves stratégiques constituées sont capables de couvrir plusieurs mois de consommation nationale, évitant ainsi des importations à des prix considérables et des coupures intempestives d’approvisionnement.

Cette autonomie énergétique protège en grande partie les consommateurs des augmentations brutales des tarifs. Ce sont ensuite les marchés de l’énergie et les tarifs régulés fixés par le gouvernement qui déterminent les coûts.