Vers la fin de l’intermittence
Éolien et énergies solaires sont les deux filières reines de la lutte contre le réchauffement. Grâce à elles, les énergéticiens pourront décarboner rapidement le système électrique mondial à des coûts en décroissance.
Pour réduire l’intermittence…
Efficaces, propres, rentables, ces moyens de production n’ont qu’un défaut : produire des électrons uniquement en présence de vent ou de soleil. Certes, les rendements des panneaux solaires s’améliorent. Et l’on implante désormais les turbines dans les régions les plus ventées de la planète, en pleine mer.
La production intermittente constitue donc toujours un problème majeur pour les électriciens : la production n’est pas toujours au rendez-vous de la demande. A contrario : trop d’électricité en période de basse consommation complexifie le maintien de l’équilibre du système électrique.
… il faut stocker l’énergie
Depuis des années, des solutions de « stockage » de l’électricité intermittente sont déployées par les électriciens : stations de pompage-turbinage (Belgique, France, Chine), volants d’inertie (Irlande), production d’hydrogène (Corse), sels fondus (Espagne, États-Unis).
Gonfler des ballons
Hydrostor met à profit la pression hydrostatique. La société canadienne installe de gros ballons (100 m3 de volume), au fond d’un lac ou à quelques dizaines de mètres de profondeur en mer. Reliés à terre par des canalisations étanches, ces ballons sont gonflés d’air par un compresseur alimenté par l’électricité en surplus produite par des sources d’énergies renouvelables. Lorsque le courant doit être injecté dans le réseau, les vannes des ballons sont ouvertes et sous la pression de l’eau, l’air est refoulé vers une turbine qui produira l’électricité voulue.
Une centrale électrique pilote est en service depuis plusieurs mois au bord du lac Ontario. Installée en soutien d’une ferme éolienne, elle sécurise l’alimentation de plus de 300 maisons. Et ce pour un coût inférieur de moitié à celui d’une batterie au lithium de même capacité, estime Hydrostor. Selon l’industriel, ce dispositif permettrait de stocker jusqu’à 100 MWe de capacité. Une solution idéale pour les systèmes électriques des îles.
En stockant une partie de l’énergie produite par les aérogénérateurs ou les fermes photovoltaïques, ces technologies apportent une plus grande souplesse de gestion de l’intermittence au responsable d’équilibre des réseaux d’électricité.