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Mix énergétique

Le mix énergétique désigne la répartition des différentes sources d’énergie primaire dans la production énergétique d’un pays.

  • Publié le 12 mars 2020 à 14h54
  • Mis à jour le 27 octobre 2025 à 13h02

Un savant mélange : à chacun son “mix énergétique”

Devenue incontournable du vocabulaire de l’énergie, il n’est pas rare de rencontrer l’expression “mix énergétique”.

Cet anglicisme s’est imposé à mesure que les enjeux de transition énergétique ont pris de l’ampleur. On le traduit en français par “bouquet énergétique”.

Si l’on parle de mix énergétique, c’est parce qu’un pays n’utilise pas seulement une seule source d’énergie pour ses différents besoins. Nucléaire, solaire, hydraulique  ou encore géothermique, chaque pays possède son propre mix énergétique unique, résultat de plusieurs siècles de développement.

L’histoire du pays, mais aussi son climat et sa géographie influencent fortement ce mix énergétique.

Par exemple, l’Islande, pays à forte activité volcanique, produit la majorité de son électricité grâce à la géothermie. L’Arabie Saoudite, deuxième producteur mondial de pétrole, possède un mix énergétique essentiellement constitué d’énergies fossiles.

Si chaque mix énergétique fonctionne comme une empreinte digitale unique d’un pays, on parle aussi de mix énergétique mondial. En 2024, celui-ci repose encore majoritairement sur les énergies fossiles, qui représentent 80 % de la demande énergétique mondiale, selon les dernières données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publiées dans le World Energy Outlook 2024. Un déséquilibre qu’il nous faut à tout prix changer pour limiter le réchauffement climatique.

Bonne nouvelle : les énergies décarbonées progressent rapidement et comptent désormais pour 40,9 % de la production mondiale d’électricité, grâce à l’essor du solaire, de l’éolien, de l’hydroélectricité et du nucléaire. »

Le mix énergétique français en question

Depuis le milieu des années 2000, le mix énergétique français est resté relativement stable.

Après les premiers chocs pétroliers des années 70, la France a fait le choix stratégique de développer la filière nucléaire, qui reste encore aujourd’hui la principale source de production d’électricité. En 2024, le parc nucléaire français compte 57 réacteurs répartis sur 18 centrales, avec une puissance installée de 61,4 GW (hors EPR de Flamanville). La mise en service partielle de l’EPR en décembre 2024 porte ce total à 63 GW. Le nucléaire représente 65 % de la production d’électricité nationale, confirmant sa place dominante dans le mix électrique.

En parallèle, le mix énergétique français — qui inclut toutes les formes d’énergie consommées — se compose en 2024 de :

  • 41 % de nucléaire
  • 28 % de pétrole
  • 12 % de gaz naturel
  • 2 % de charbon
  • 17 % d’énergie renouvelables.

Aujourd’hui, c’est sur ces derniers 17 % que se concentrent tous nos efforts. À noter que les énergies renouvelables représentent environ 23 % de la consommation finale brute d’énergie, indicateur de référence pour les objectifs nationaux et européens.

Une trajectoire révisée pour la transition énergétique

La loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée en 2015 a marqué un tournant dans la stratégie énergétique française. Depuis, plusieurs textes — dont la loi énergie-climat de 2019 — ont actualisé les ambitions du pays, en cohérence avec la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

En 2024, les objectifs sont les suivants :

  • Réduire de moitié la consommation d’énergie finale d’ici 2050, avec des jalons intermédiaires de –7 % en 2023 et –20 % en 2030, comme précisé dans l’article L100-4 du Code de l’énergie.
  • Maintenir le nucléaire comme pilier du mix électrique, avec une part stabilisée autour de 65 % de la production d’électricité. L’objectif initial de réduction à 50 % en 2025 a été abandonné.
  • Porter à 33 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie d’ici 2030, contre environ 23 % atteints en 2024, selon les données du ministère de la Transition écologique.

Ces orientations traduisent une volonté de concilier souveraineté énergétique, décarbonation et compétitivité industrielle.